Comment gérer le mordillement chez mon chiot? Comprendre pour mieux accompagner
- Julie
- 1 juil.
- 6 min de lecture
Un chiot qui mordille, c’est l’un des comportements souvent perçus comme les plus gênants dans les premiers mois… Et pourtant, c’est une étape tout à fait normale de son développement, inscrite dans son patrimoine génétique. Le mordillement n’est pas un "mauvais comportement" à éradiquer, mais une manifestation naturelle qu’il faut apprendre à comprendre. L’objectif n’est donc pas de le faire disparaître à tout prix, mais d’en identifier les causes pour guider le chiot vers des comportements plus adaptés, tout en répondant à ses besoins réels.

Voici trois grands axes à explorer pour mieux accompagner cette période charnière :
Une façon de jouer normale pour lui!
Le mordillement fait partie intégrante de la façon d'interagir des chiots. Ils utilisent leur bouche pour explorer, jouer et communiquer avec leur environnement — après tout, leur bouche est leur principale façon d’interagir avec le monde, puisqu’ils n’ont pas de mains ! Entre chiots ou avec des adultes bienveillants, les jeux de bagarre avec la gueule sont courants et essentiels pour apprendre à doser l’intensité de leurs interactions.
Lorsqu’il arrive dans son nouveau foyer, un chiot continue naturellement d’utiliser sa bouche pour jouer… mais il n’a pas encore appris qu’avec les humains, on interagit différemment. C’est donc à nous de lui enseigner ces nouvelles règles avec clarté et cohérence.
📅 Que faire ?
Quand votre chiot commence à mordiller vos mains ou vos vêtements, figez-vous comme une statue. Ne bougez plus, ne le regardez pas, ne parlez pas. Même un "non" prononcé avec force ou un petit cri peut être perçu comme une invitation à continuer de jouer, car cela attire l’attention. Il pourrait sortir du mode jeu si votre réaction lui fait peur ou mal… mais ce n’est clairement pas le type d’expérience émotionnelle qu’on souhaite lui associer lorsqu’il cherche à interagir.
Après 3 à 4 secondes d’immobilité, redirigez-le avec enthousiasme vers un jouet adapté : corde, anneau, peluche résistante… Préférez les jouets qui permettent une distance entre sa bouche et vos mains. Plus le jeu est engageant, plus il devient facile pour lui de choisir le bon objet.
Si le jeu monte trop en intensité, arrêtez la partie de jeu calmement et proposez un retour au calme : exploration tranquille, recherche d’odeurs ou mastication. Cela l’aidera à retrouver un état émotionnel plus apaisé.
C’est par la répétition et la cohérence que le chiot apprend à adapter sa manière d’interagir. Il découvre peu à peu : "Quand j’utilise ma bouche sur un humain, le jeu s’arrête… mais si je prends un jouet, ça continue !" Ce type d’apprentissage est particulièrement efficace car il respecte ses besoins tout en construisant des repères stables.
⚠️ Il arrive que ces stratégies ne suffisent pas, notamment lors de ce que beaucoup appellent les "attaques de petit piranha". Dans ces moments-là, l’origine du mordillement est souvent émotionnelle : trop d’excitation, de fatigue, de frustration… et non un simple problème de jeu mal encadré. On en parle juste après !
Le manque de sommeil : un facteur clé mais souvent sous-estimé
Un chiot fatigué, c’est un chiot qui mordille plus fort, plus brutalement, et qu’il devient difficile de rediriger. Comme les jeunes enfants, un chiot en manque de repos devient irritable, surexcité, et perd sa capacité à s’apaiser. Et c’est là le piège : il donne parfois l’impression d’avoir encore de l’énergie… ce qui pousse à vouloir le fatiguer davantage, alors qu’il aurait en réalité besoin de repos.
Beaucoup de familles sous-estiment le temps de sommeil nécessaire à un chiot. Il lui faut entre 18 et 20 heures de repos par jour, réparties en petites siestes. Contrairement à nous, les chiens ne dorment pas en un seul bloc : ils alternent phases d’éveil et de récupération tout au long de la journée. Sans ce rythme naturel, leur seuil de tolérance chute… et le mordillement devient un signal d’épuisement.
📅 Que faire ?
Observez son rythme : même s’il semble encore actif, il a souvent besoin d’aide pour se poser. Proposez-lui des phases d’éveil courtes (30 min à 1h), suivies d’un vrai moment de repos. S’il devient vite surexcité ou mordille brutalement, c’est qu’il a déjà dépassé ses limites. La fois suivante, réduisez un peu la durée d’éveil.
Mettez en place des temps calmes réguliers dans un espace sécurisé : panier, parc à chiot, niche d’intérieur… En début d’apprentissage, restez près de lui jusqu’à ce qu’il s’endorme. S’il vous voit actif toute la journée, il aura naturellement tendance à faire de même — il n’a pas encore appris à s’auto-réguler.
Anticipez les pics d’excitation (comme le début de soirée). 30 minutes avant, proposez une activité douce (petit jeu ou reniflage), suivie d’un repas enrichi ou d’un objet à mastiquer. Cela crée une transition naturelle vers l’apaisement.
S’il devient incontrôlable, ne cherchez pas à corriger : il est trop fatigué pour apprendre. Offrez-lui un sas de décompression : un parc à chiot avec des jouets calmes, restez à proximité si le travail sur la solitude n’est pas encore acquis. Cela lui permet de redescendre en pression sans renforcer le mordillement.
💡 Le sommeil est le pilier du bien-être et de l’apprentissage. Avant toute autre piste, demandez-vous toujours : a-t-il suffisamment dormi aujourd’hui ? Beaucoup pensent que oui… jusqu’à ce qu’on note par écrit ses temps de repos. Et là, tout devient clair.
Un moyen de communication souvent mal interprété
Mordiller le corps ou les vêtements peut sembler être un signe d’agressivité ou de mauvaise éducation. En réalité, c’est souvent simplement une façon pour le chiot d’attirer notre attention, tout comme aboyer ou sauter.
De nombreux chiens continuent à mordiller bien après la période chiot, car ils ont compris que ce comportement fonctionne : il déclenche une réaction de l’humain. Chaque fois qu’on réagit, on renforce cette stratégie, parfois sans s’en rendre compte.
Le chiot n’arrive pas avec un mode d’emploi pour vivre parmi les humains. Dès les premiers jours, il va tester ce qui fonctionne pour communiquer ses émotions et ses besoins : un trop-plein d’énergie, de la frustration, de l’inconfort ou un simple besoin d’interaction.
🔍 Exemples fréquents :
Il vous mordille quand vous vous occupez d’autre chose ? Il essaie peut-être de dire : « Je m’ennuie, je ne sais pas quoi faire. »
Il attrape vos vêtements quand vous partez ? Il exprime probablement une frustration ou une tentative de vous retenir.
Il vous mordille après un moment calme ? Il cherche à relancer le jeu ou à signaler qu’il a un besoin.
L’objectif n’est pas d’éteindre ce comportement à tout prix, mais de lui apprendre une autre manière de s’exprimer. Si on interdit le mordillement sans proposer d’alternative, on coupe un canal de communication sans offrir de solution. C’est un peu comme ces époques où l’on disait que les enfants devaient être vus mais pas entendus.
🎯 À retenir : le mordillement peut être un message. Avant de réagir, posons-nous la question : qu’essaie-t-il de me dire ? Et ensuite : comment puis-je lui apprendre une façon plus appropriée de me faire cette demande ? En l’écoutant et en répondant avec cohérence, on construit une vraie relation mutuelle.
PS. Besoin d’aide pour enseigner une demande d’attention plus adaptée ? Comme venir se coller contre votre jambe, poser une patte sur votre pied, ou poser la tête sur vos genoux ? Si vous êtes élève de Cani’Laz, pensez à réserver une séance Coup de Pouce. Sinon, rapprochez-vous d’un éducateur canin en renforcement positif.
En résumé : poser des bases saines dès les premiers jours
Le mordillement n’est pas un "problème à corriger", mais une étape normale du développement du chiot. En comprenant ses causes — jeux, fatigue, besoin de communiquer — on peut y répondre avec bienveillance et efficacité.
Les premières semaines à la maison sont décisives : c’est à ce moment-là que se posent les bases des futurs comportements. Plus on accompagne le chiot de façon proactive, plus il apprend à interagir sereinement avec son environnement… et avec vous !
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Prenons soin de ce début d’histoire : c’est là que tout se joue. 💛
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